Il n'y a plus d'affaire Festina. Il y a désormais une affaire de
dopage généralisé dans le cyclisme qui ne se résume pas à une seule équipe. C'est ce que démontre la mise en examen, annoncée lundi soir (Libération du 30 mars) de Roger Legeay, au titre de président de la Ligue professionnelle de cyclisme. Roger Legeay, qui est aussi directeur sportif de l'équipe Crédit agricole et un des vice-présidents de la Fédération française de cyclisme (FFC), est poursuivi dans le cadre de la loi antidopage de 1989 pour «complicité de facilitation d'incitation à l'usage et d'administration à autrui de substance dopante». De source judiciaire, on s'attend à deux nouvelles mises en examen jeudi soir: Jean-Marie Leblanc, directeur de la Société du Tour de France, et Daniel Baal, président de la FFC, sont convoqués ce jour-là au SRPJ de Lille et devraient être présentés au juge dans la foulée.
Charges accablantes. La douzième mise en examen, celle annoncée hier de Richard Virenque, leader de l'équipe Festina au moment de «l'affaire», était plus attendue. Les enquêteurs du SRPJ de Lille et le juge Patrick Keil, chargé de l'instruction, avaient été excédés par l'attitude du coureur qui s'obstinait à nier toute consommation de dopants. Une somme de témoignages probants a été rassemblée, permettant au juge de notifier à Richard Virenque par lettre recommandée sa mise en examen, sous un intitulé aussi long qu'accablant: «Complicité des délits de facilitation, d'incitation à usage et administration