Snowboard, miniskis, télémark, skwal, les sports d'hiver sont en
pleine révolution. Mais comment s'y retrouver dans la jungle des nouvelles pistes? L'adepte du ski alpin finit par y perdre la tête. A chaque coup de spatule, il croise des engins glissants comme des anguilles, étranges et séduisants. Si le ski est en perte de vitesse, les nouveaux sports offrent des sensations immédiates axées sur la glisse pure. A la clé, c'est une approche ludique de la montagne et une réconciliation qui sont en jeu.
Esprit trasheur. Le ski alpin est tout-puissant sur les pistes jusqu'à la fin des années 70. L'arrivée du monoski provoque la première secousse. Mais cette forme de glisse compliquée, un peu fade, ne fait pas de vieux os. Elle ne résiste pas au tremblement de terre de 1984. La déferlante du surf ou plus exactement du snowboard débarque dans les stations. C'est une véritable révolution de la pratique et des sensations. Elle s'accompagne d'un esprit «trasheur», rebelle, allergique à toute forme d'encadrement. Le scénario piste-télésiège-chalet calqué sur la monotonie du rythme métro-boulot-dodo se casse sur la fantaisie de cette pratique. Les skieurs descendent face à la pente et les surfeurs coupent la piste en transversale. Il n'en faut pas plus pour déclarer les hostilités. Les accidents défraient la chronique en 1996, et les surfeurs deviennent les «sauvageons» des pistes. Mais l'effet de mode est trop puissant. Le snowboard colle à son époque. La discipline fait même son entr