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Portrait

Voile. Avant le départ de la 4e étape d'Around Alone, entretien avec Jean-Pierre Mouligné. Bohémien des mers Bien avant de monter sur un bateau, Mouligné a côtoyé les gens du cirque. Souvenirs d'une vie qui l'a mené à la course autour du monde en solitaire.

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publié le 8 avril 1999 à 0h38

Samedi, il prendra le départ de la 4e et dernière étape d'Around

Alone, la course autour du monde en solitaire, entre Punta del Este et Charleston. A 42 ans, Jean-Pierre Mouligné est venu à la circumnavigation sur le tard. Mais si bien. Avec trois victoires d'étape et huit jours d'avance au compteur sur les autres cinquante pieds, il peut espérer rafler le grand chelem que seuls, avant lui, Jeantot et Dupasquier ont accompli. Il faut aller chercher Mouligné derrière son look de commercial. Sous les habits lisses se camoufle une vie de bohème, un tempérament d'aventurier. Rencontre.

Mon adolescence. «J'ai toujours été un vrai cancre. J'ai fini dans une boîte à bac. Dès 16 ans, je pensais à autre chose: jongler. Avec un pote, on a écumé des galas de Noël, on s'est farci des démonstrations dans la rue. Je me suis bien inscrit en fac d'éco, mais je suivais surtout l'école du cirque d'Annie Fratellini: massue, balle, cerceau. J'avais un vrai contact avec la vie d'artiste. Mes parents, libéraux ­ mon père était pilote de chasse puis de ligne ­ ont pris ça bien. Mais je me suis vite aperçu que les vrais jongleurs commençaient à 8 ans, étaient sur scène dès 10, bossaient quatre heures par jour. Il fallait donc se démarquer: j'ai opté pour le lancer de couteau. Pourquoi? Mystère. J'ai appris tout seul. D'abord sur mon frère, ensuite sur ma partenaire. Dès le deuxième spectacle, je l'ai touchée au bras. On s'est retrouvés à l'hosto" Puis j'ai été appelé sous les drapeaux. Grâce au pisto