Didier Codorniou, 41 ans, fut un des meilleurs trois-quarts centre
que le rugby à la française ait produit. 31 fois international, de 1979 à 1985, il pratiqua jusqu'en 1996 l'art de l'évitement, du contournement et de l'intervalle. Il est depuis cette saison le manager de l'équipe de France des moins de 21 ans (vainqueur de l'Ecosse vendredi à Vienne 27-14) et membre du comité de sélection. Libération l'a interrogé sur la «crise des centres» et le blocage du jeu.
Il n'y aurait pas assez de gros gabarits pour jouer au centre de la ligne de trois-quarts?
Le débat n'est pas nouveau. Il a déjà été posé dans les années 70 et 80. Béziers notamment avait associé, au centre, un technicien du poste et un gros gabarit. D'autres ont tenté l'expérience. Il s'est avéré que seuls les gros gabarits qui avaient une facilité gestuelle et corporelle ont réussi. Alors, on est revenu en arrière. Aujourd'hui, les règles ont été modifiées, on demande aux trois-quarts de pouvoir garder le ballon quand ils sont bloqués. D'où ce retour de la question du gabarit. Je pense qu'en France, il n'y a pas à faire de complexe sur le physique. Le vrai débat n'est pas là.
Il n'y a donc pas de problème physique?
Il y a un mélange de physique, de technique et de perception du jeu. Il est certain que constituer une rampe de lancement avec un demi d'ouverture et deux centres de petit gabarit serait risqué. En France, on peut arriver à créer une harmonie, avec un centre perforant, un autre technicien, des ailiers et un