Pour la première fois depuis ses débuts en 1993, le Brésilien Rubens
Barrichello dispose, avec la Stewart-Ford, d'une voiture capable de le propulser vers la victoire. Il s'est enfin débarrassé du fardeau que représentait sur ses jeunes épaules la succession d'Ayrton Senna. Désormais, il court pour lui et personne d'autre. Explications.
A 26 ans, est-ce que l'on se sent dans la peau d'un vieux pilote, avec six saisons derrière soi?
J'ai commencé trop tôt, j'avais juste 19 ans: c'était trop jeune. Maintenant, j'ai acquis de l'expérience, mais je ne suis sûrement pas trop vieux.
Qu'est-ce qui est le plus important, l'expérience ou la motivation?
On doit rester motivé en permanence en F1, chaque jour de chaque saison. L'expérience est une chose qui arrive de façon assez naturelle au fil des courses. Contrairement à l'expérience, la motivation peut diminuer, voire chuter.
On vous a vite catalogué nouvelle star. Les choses ont changé très vite. Pas forcément dans le sens que vous imaginiez" Je ne pense pas que les choses aient changé. J'ai vraiment l'impression d'être toujours aussi rapide qu'à mes débuts, l'expérience en plus aujourd'hui. Je pense surtout que c'est la tension psychologique qui a décidé que je n'étais plus un espoir. D'ailleurs, ma pire saison en F1 ne fut pas 1998, qui fut, c'est vrai, très décevante sur le plan sportif. Mais plutôt l'année 1995, avec la Jordan. A cette époque, j'ai dû me familiariser avec le freinage du pied gauche, je n'aimais pas ça, et j'avai