Il n'a pas fallu longtemps pour qu'Around Alone reprenne son jeu
préféré: celui de casse-bateaux. Seule variante, plutôt que de s'acharner sur Autissier et compagnie, le sort a frappé un voilier de classe II, catégorie jusque-là plutôt épargnée. Dimanche, vers 17 heures à Paris, vingt-quatre heures après le départ de la 4e et dernière étape de cette course autour du monde en solitaire et avec escales, l'Américain Brad Van Liew «naviguait de façon sage», expliquait-il ce matin dans un message. «J'avais trois ris à ma grand-voile quand deux suffisaient.» Les conditions, favorables, pouvaient lui offrir quelque avantage dans sa lutte avec Garside pour la deuxième place. Soudain, un craquement. Van Liew ne peut que constater les dégâts: «Ma bôme est brisée en deux morceaux, le mât en deux ou trois, ma grand-voile et mon génois sont passés par-dessus bord.» Le navigateur demande alors une assistance mais précise qu'il n'est pas en situation de danger. Mouligné se détourne, un temps; en fin de journée, l'Américain installe un gréement de fortune et revient à l'escale uruguayen de Punta del Este, qu'il devrait atteindre cette nuit. La solidarité des skippers se met alors en place. Thiercelin lui offre un mât de rechange laissé à Punta, Garside et Mouligné des voiles. Cet accident ne signifie pas encore abandon. En revanche, Van Liew doit tirer un trait sur ses prétentions à la deuxième place de classe II (derrière Mouligné) et faire attention à sa troisième. Il ne compte que dou