Le président de la Fédération française de cyclisme n'est pas dans
une position confortable. Daniel Baal est à la fois mis en examen dans le cadre de l'affaire Festina et attaqué par l'UCI (Union cycliste internationale) pour ses positions en pointe contre le dopage. Entretien.
Mis en examen le 1er avril, vous dites avoir été blessé. Depuis, avez-vous fait la part de choses?
Si on veut. Je comprends que, sur le plan judiciaire, une mise en examen est un acte technique, qui ne met pas en cause la présomption d'innocence. Mais je vois aussi que quand on écrit mon nom, on accole «mis en examen». Je le vis forcément mal.
Sur quels éléments la procédure s'appuie-t-elle?
On me reproche de ne pas avoir mis en place des contrôles antidopage fiables. Il faudrait expliquer que si les contrôles ne sont pas fiables, c'est du fait des connaissances scientifiques. On m'accuse d'avoir étouffé des affaires de dopage. Mais il faudrait beaucoup de complicités. Et notamment du ministère de la Jeunesse et des Sports quand ça se passe sur le territoire français. Par abus de langage, certain disent «enterrer» quand ils estiment que les sanctions n'ont pas été assez fortes. Mais qui connaît la loi Bambuck sait que cela n'est pas du ressort de la fédération mais d'une instance disciplinaire que la loi a voulu indépendante.
On vous reproche aussi d'afficher votre volonté de lutter contre le dopage depuis 18 mois seulement.
Les problèmes d'EPO sont apparus vraiment en 1994. On m'a dit à cette époque que po