Qui cédera? Le bras de fer entre la Fédération française de cyclisme
(FFC) et l'Union cycliste internationale (UCI) en est à ses débuts et la question se pose déjà. La pomme de discorde est ici un fruit âpre. Après que tout le monde eut constaté que le contrôle antidopage n'était pas à la hauteur de la sophistication de la triche, le monde du vélo, sous l'aiguillon de la FFC, décida du suivi médical longitudinal. Ce ne serait plus un test qui décèlerait la présence de produits interdits, mais une batterie d'examens et d'analyses qui permettrait d'établir un diagnostic médical. On passait du domaine de l'éthique sportive, avec quoi le sport s'arrange, à celui de la santé, dont la médecine doit se soucier. Mais l'UCI décida de confier la santé des coureurs aux médecins des équipes, dont l'affaire Festina permet de douter de la liberté de jugement. La FFC s'en est remise à une commission de médecins indépendants. De plus, ayant réfléchi depuis plus longtemps au problème, elle a mis en place un système plus complet.
L'UCI, par la voix de son président, le Néerlandais Hein Verbruggen, n'a cessé de critiquer les choix de la FFC. La révélation par Libération (le 26 janvier 1999) des résultats des premières analyses a fait monter la pression à la limite de l'explosion. Ils montraient que 60% des coureurs étudiés connaissent «des cas de perturbations biologiques sérieuses qui doivent faire l'objet d'une étude scientifique». La science n'avait jamais vu ça. L'UCI hurla à la violation du