Liège envoyé spécial
La Belgique a gagné hier la satisfaction orgueilleuse de montrer à ses voisins que son sous-sol était toujours riche. Frank Vandenbroucke, le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, «est un pur diamant». Voilà l'opinion qu'en avait la presse du pays, avant même qu'il ne franchisse détaché, hier, la ligne d'arrivée: «C'est un rêve qui se réalise.» Mais c'est surtout une douce vengeance pour le pays qui n'avait pas vu Eddy Merckx vieillir (53 ans) de voir ce jeune homme (24 ans) aux cheveux jaunes se comporter comme se comportait lui-même le Bruxellois. Car VDB et c'est un diminutif bien commode n'a pas vraiment de préférence dans les courses de printemps. «Elles sont toutes taillées pour moi», assure-t-il. C'est une arrogance qui réchauffe le coeur des Belges. Ce qu'il y a de merveilleux dans cette victoire, c'est qu'elle était prévue par le vainqueur lui-même. Il disait il y a quelques jours: «J'ai des jambes de feu. Je sais qu'il faut garder du jus pour la côte de Saint-Nicolas.» Ces adversaires ont pu le vérifier à leurs dépens dans la dernière difficulté de la course. Donc, dans la côte de Saint-Nicolas, VDB s'en va vers sa première victoire dans une classique de Coupe du monde, laissant le Néerlandais Michel Boogerd, jusque-là dans sa roue, se contenter d'une deuxième place, mais à près de trente secondes. Vandenbroucke et son équipier de la formation française Cofidis, Peter Farazijn, étaient accompagnés depuis la célèbre difficulté de la Redoute,