Montréal de notre correspondant
Tout est allé trop vite. Les chiffres ont défilé, les statistiques se sont emballées, les records ont été pulvérisés: 894 buts en 1 486 matchs dans la Ligue nationale de hockey nord-américaine (NHL), 1 962 assistances (passes au buteur) pour un total de 2 856 points, et puis, soudain, le choc! Wayne Gretzky, «le plus grand hockeyeur de tous les temps», comme se plaisent à l'appeler ses nombreux hagiographes, a raccroché. Le Canadien a lui-même annoncé, avant de jouer un dernier match hier soir à New York avec l'équipe des Rangers, qu'il prenait sa retraite.
Hommage. Les fans, les courtisans ont été pris de court. Pressentant le danger, le Premier ministre du Canada, Jean Chrétien, lui a téléphoné jeudi pour tenter d'influer sur le cours des choses et a regretté, empêtré qu'il était dans un dîner officiel avec le Premier ministre chinois, Zhu Rongji, de ne pouvoir assister au dernier match du héros en terre canadienne. Janet, la femme du démissionnaire, a suggéré une saison supplémentaire, une sorte de tournée d'adieu, mais, à 38 ans, Wayne est demeuré inflexible. Pour jauger le désarroi, la fascination, l'admiration, les comparaisons se sont avérées insuffisantes: «Gretzky, c'est le Pelé, le Michael Jordan du hockey», se sont risqués les uns. «Gretzky est supérieur aux légendes du hockey, à Maurice Richard, à Gordie Howe (dont il a battu le légendaire total de 801 buts dans la NHL), à Mario Lemieux, à Guy Lafleur, à Bobby Orr», ont assuré les a