Liège envoyé spécial
Dans l'équipe wallonne Home Market Charleroi, les coureurs n'ont pas de religion. C'est ce qui fait leur charme. Ils sont majoritairement français (six), et le seul Belge s'appelle Roméo Fernandez. L'équipe est dirigée par un Wallon de haute taille, Didier Paindaveine, «ancien professeur de morale dans la région de Chimay», le pays de la fameuse bière trappiste. C'est un homme très chaleureux qui, depuis quinze ans, n'a connu «que des équipes de merde», dit-il en riant de lui-même. Il faut comprendre par-là qu'il n'a jamais connu de budget confortable (le sien est de 8 millions de francs), ce qui ne l'empêche pas de se saigner pour ses coureurs français: «Je leur assure un salaire égal ou supérieur à celui qu'ils touchaient l'année dernière, mais c'est pas une raison pour ne pas leur apprendre la vie. Je ne veux pas en faire des assistés, hein les gars?» Les journalistes de son pays, du moins les Wallons, l'ont un jour méchamment surnommé «Pleinlaveine», ce qui, en ces temps troublés, donne à la plaisanterie un goût douteux. «On a dit tellement de choses sur mon compte...» Il semble que ça lui soit resté. Le statut de cette équipe, en 2e division «mais quand même deuxième équipe belge derrière Lotto», précise Paindaveine , ne l'autorise pas à participer «aux grands tours et aux courses de la Coupe du monde», dont fait partie Liège-Bastogne-Liège. Elle dépend du bon vouloir des organisateurs de courses, en l'occurrence ici la Société du Tour de France: