Rome de notre correspondant
La Lazio de Rome n'en voulait plus. Les tifosi de la Sampdoria de Gênes l'ont sifflé l'an passé. A 31 ans, payé plus de 3 milliards de lires par saison (10 millions de francs) grâce à un contrat qui le lie encore au club romain, Beppe Signori s'acheminait vers une retraite dorée mais amère. Il est pourtant l'homme sur lequel compte l'entraîneur Carlo Mazzone pour perforer la rude défense marseillaise. Buteur instinctif, il a une puissance de feu intacte et a retrouvé son goût du filet.
Comme Roberto Baggio l'an passé, Bologne a ressourcé celui qui fut trois fois meilleur buteur du Calcio et qui, cette année, a glissé 14 fois le ballon entre les poteaux adverses, portant son total personnel à plus de 130 buts marqués en première division. Et augmentant d'autant son portefeuille: Bologne lui verse 10 000 dollars pour chaque but marqué ou passe décisive. Arrivé en début de saison, l'ancien avant-centre de la Squadra Azzurra était en pleine crise. Physique et psychologique. Blessé, déprimé, has been. Une cure d'autostimulation pieds nus sur des charbons ardents, un entraînement de chien et 7 kilos perdus plus tard, ses supporteurs provoquent à nouveau les tifosi adverses: «E segna sempre lui!» («c'est toujours lui qui marque»).
D'autant que Carlo Mazzone a su maîtriser son caractère fougueux et lui imposer un rythme adapté à son âge. Signori, chargé de virevolter autour de la tour suédoise Kennet Andersson, accepte de bon gré d'être provisoirement mis su