Hacine Cherifi a compris depuis longtemps qu'il ne captiverait

jamais les foules. Lorsqu'il s'entraîne dans la même salle que Fabrice Tiozzo à Lyon, ce n'est pas lui que l'on regarde. Le Français sait qu'il ne possède pas un style à bouleverser les puristes. Mais cela ne préoccupe pas le champion du monde des moyens (WBC) qui s'en va défendre cette prestigieuse ceinture à Washington samedi soir (1). Il y retrouvera Keith Holmes à qui il avait ravi, à la surprise générale, ce titre convoité dans une catégorie qui fut longtemps la plus respectée ­ avant que celle des lourds n'accapare la vedette. Ce soir du 2 mai 1998, à Villeurbanne, l'Américain s'était montré beau joueur. Dans le vestiaire du Français, après le combat, il avait demandé à voir «the champ». Et le «on doit refaire ça» lancé par Holmes n'était pas provocateur. Hacine Cherifi et son entraîneur, Jean-Marc Perono, avaient pris bonne note. Cette revanche était programmée le 6 février, mais Cherifi devait déclarer forfait, victime d'une déchirure musculaire au dos.

Deux mois ont passé, et le Français se sent plus fort que jamais. Il a gagné en confiance, même si Perono doit régulièrement le rassurer sur ses possibilités. «Hacine a besoin de se sentir soutenu et conseillé. Il ne sait pas improviser, il a besoin de consignes.» C'est avec soulagement que Hacine Cherifi avait quitté le PSG Boxe en 1995, un club qui ne voulait d'ailleurs plus de lui. A Lyon, Cherifi a retrouvé sa famille, son équilibre, en même temps que s