Patrick Laure, spécialiste des drogues de la performance, inaugure
une chronique sur l'actualité du dopage.
La puissance et l'efficacité de l'hormone de croissance et de la fameuse érythropoïétine (EPO), alliées à l'impossibilité de les déceler lors d'un contrôle antidopage, en ont fait les incontournables du dopage de luxe. Car il faut avoir des moyens pour s'en servir. Pécuniaires pour les acheter et techniques pour savoir les utiliser. Pourtant, en dépit de leur incontestable succès, ces produits risquent d'être bientôt relégués au rang de vénérables antiquités. De nouvelles substances sont utilisées depuis peu.
Parmi les principales, on trouve les pro-hormones. Il s'agit de molécules comme l'androsténedione, la 5-alpha-androsténediol, la 19-norandrosténedione ou la 4-norandrosténediol. Une fois consommées, elles servent de précurseurs à la production naturelle (entre autres) de testostérone, l'hormone sexuelle responsable du développement de la masse musculaire. En somme, au lieu de prendre un dopant, on fournit au corps la matière première pour qu'il le fabrique lui-même. Par exemple, 50 mg d'androsténedione augmenteraient d'environ 1,5 à 2 fois la quantité de testostérone dans le sang (mais pour peu de temps). Autre piste récente: simplifier la consommation et donc permettre d'augmenter les doses. Par exemple, on trouve maintenant de la créatine effervescente: finie la dilution dans le jus d'orange. De même pour l'hormone de croissance, qui ne s'utilise que par voie inje