La finale sud-américaine du tournoi de Monte-Carlo a fait long feu.
Alors que le Brésilien Gustavo Kuerten venait d'enlever, sans forcer, le premier set (6-4), Marcelo Rios malmené à l'attaque de la deuxième manche, a jeté l'éponge. Blessé à la cuisse droite, le Chilien a préféré abandonner plutôt que de risquer une blessure plus grave à quatre semaines de Roland-Garros. Privé d'une partie de sa mobilité et de l'essentiel de sa créativité, le fantasque Chilien, qui avait pourtant écoeuré le Français Jérôme Golmard la veille en demi-finale, était logiquement débordé par le jeux au millimètre de son adversaire. Mais l'abandon de Rios n'a pas rempli de joie Gustavo Kuerten, qui rêvait d'un succès plus probant. Sa griffe est pourtant là. Son tennis, fait d'instinct et d'impulsion, renaît enfin. «Guga» a retrouvé le niveau qui l'avait vu stupéfier son monde, à Roland-Garros, en 1997. Lors de cette glorieuse quinzaine, le tennis masculin n'avait pas seulement découvert, médusé, un nouveau spécialiste de la terre. Mais il avait aussi eu la preuve que l'on peut se produire au sommet du tennis mondial sans prendre la grosse tête mais en développant, sourire à l'appui, une certaine idée du bonheur sur le court.
Zébulon sur ressorts. Deux ans ont passé, et Guga n'a pas changé. A sa coupe de cheveux près. C'est avant de disputer un tour victorieux de la Coupe Davis pour le Brésil face à l'Espagne, à la fin du mois de mars, que Kuerten a décidé de discipliner sa crinière, jusque-là so