Madrid de notre correspondant
Le Real Madrid tombe de Charybde en Scylla. «Devenu un chasseur d'utopies, le Real donne de plus en plus souvent l'impression d'être en quête de son ombre», dit un observateur. Une ombre, c'est ainsi que l'on qualifie ces temps-ci le club phare de la capitale espagnole, au vu de sa piteuse élimination de la Ligue des Champions contre les Ukrainiens du Dynamo Kiev, ou de ses piètres prestations en championnat: cinquième au classement, à neuf points de Barcelone, le Real a concédé le match nul dimanche contre la lanterne rouge du championnat, Salamanque. Le peuple madrilène ne craint pas de sombrer souvent dans un lyrisme creux. Et les mots «décadence», «perte d'hégémonie», «gloire déchue» reviennent depuis quelques saisons avec une récurrence presque suspecte.
Mais la crise au sein de ce grand d'Espagne est bien réelle. Il n'y a qu'à s'aventurer sur le terrain d'entraînement pour sentir la violence de la remise en question. John Benjamin Toshak, le nouvel entraîneur gallois, rugit comme un général d'une armée défaite, avant de s'engouffrer dans les vestiaires: «D'une manière générale, l'attitude de l'équipe est inadmissible. Il n'y a pas d'esprit collectif, aucun sens du sacrifice, de solidarité entre les joueurs. Y en a assez des stars qui se font plaisir dans leur coin.» Et Toshak de se faire prédicateur: «Ça fait des années qu'aucun entraîneur n'est capable de construire une vraie équipe ici. J'ai l'impression que l'on vit un mal endémique. Il f