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Interview

Les dangers de la Formule 1 et ses frayeurs racontés par le Français. Alesi: à chacun sa peur. Dimanche se court le Grand Prix d'Imola, là où périt Senna.

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publié le 30 avril 1999 à 0h31

Jean Alesi est le pilote le plus expérimenté du circuit. Il dispute

à Imola, ce week-end, son 153e Grand Prix. Malgré une réputation injustifiée, il est aussi l'un des plus sûrs conducteurs, depuis ses débuts en 1989. En dépit de son style spectaculaire, l'Avignonnais a pleine conscience du danger qu'il prend dès qu'il s'installe dans une Formule 1. Entretien sur la peur, la mort, le risque.

Cinq ans après, Imola reste-t-il toujours le circuit où s'est tué Senna (1), ou les pilotes en font-ils abstraction?

La concentration qu'exige ce métier ne laisse pas de place à ce genre de pensée. J'ai connu l'ancien circuit d'Imola. Quand je retrouve cette piste et que j'arrive dans la première chicane, j'ai une pensée pour Ayrton, parce que le tracé a été modifié depuis son accident. Comment vit-on avec le danger? Est-il omniprésent dans votre esprit?

Le danger est omniprésent pour un pilote. En essais libres ou en course, le rituel est toujours le même. Après le briefing technique, on s'habille avec une combinaison antifeu. Premier rappel. Puis on met un casque. Enfin, on s'installe dans la voiture où les mécaniciens t'attachent. Voilà trois choses qui vous renvoient en permanence au danger de ce métier. C'est étrange, c'est presque routinier; ces gestes, on les fait depuis l'époque du karting il y a vingt ans. Simplement, avec le temps, on fait un peu plus attention aux détails. Mais une fois dans la voiture, on ne pense pas au danger. Les plus jeunes, qui n'ont pas été confrontés à