Marseille, de notre correspondant.
Jusqu'à samedi, on pouvait dire de William Gallas: c'est un garçon qui a la tête sur les épaules. Mais samedi, à Lens, le défenseur marseillais a bien cru la perdre, sur un coup de boule (involontaire) de Tony Vairelles. Jeté à terre, désarticulé comme un pantin, il a fini KO pour le compte. En se réveillant bien plus tard, à l'hôpital, il a cru que «c'était la fin». Après examens, il n'a rien. La tête fonctionne, les pieds aussi. Seul problème: les yeux. Myope, Gallas joue avec des lentilles. Or, son oeil gauche a été irrité suite au choc. Ça pourrait l'empêcher de s'aligner, ce soir, contre Lyon.
Tant pis, Gallas revient de loin. Il en a l'habitude. A 21 ans, il a déjà vécu deux vies à l'OM, en deux saisons. La première, glauque à souhait, sans jouer. La seconde, illuminée comme un arbre de Noël: titulaire et régulièrement sélectionné en équipe de France espoirs" La première phase, c'est celle d'un têtu: en 1997, quand il débarque de Caen, à même pas 20 ans, il n'a pas écouté les conseils. «Directement à Marseille, je n'y croyais pas trop, raconte son père, Syndert Gallas, plombier à Sainte-Anne (Guadeloupe). Un grand club comme ça a besoin de vedettes», pas de petits jeunes.
Qu'importe, William veut du défi. A l'OM, il y en a, et même trop: de pro, Gallas voit son contrat requalifié en amateur pour cause de sureffectif. «Rolland (Courbis) m'a proposé de repartir à Caen pour garder la forme. Je n'ai pas voulu.» Il s'entraîne la semaine en sa