Grand-Duché du Luxembourg, envoyé spécial
Du temps où il était coureur cycliste, Eddy Haelemeersch a toujours cherché toutes les occasions de s'instruire. Un seigneur du peloton belge, et qui n'avait jamais eu connaissance d'un tel cas dans toute sa carrière, lui demanda un jour: «Mais t'es chimiste, comment ça se fait que tu roules à vélo?» Le jeune coureur belge trouva qu'il n'y avait pas de contradiction et rappela à cet homme important que, tout gosse, les poètes ne l'intéressaient pas et qu'il était plus versé dans la géométrie et la lecture des exploits cyclistes de ses compatriotes. Eddy fit part très tôt de son dessein à sa famille qui, du coup, ne s'en inquiéta pas outre mesure. Car, chez les Haelemeersch, on possède un penchant pour l'inattendu: «Mon père adorait les poissons et le vélo», explique Eddy en riant. Il sera donc coureur cycliste et, éventuellement, chercheur: «Un scientifique, c'est un peu comme un coureur cycliste, on passe notre temps à courir les bourses.»
Mais c'est sans affection qu'il abandonne sa fugace carrière fin 1989. «Je ne voulais plus entendre parler de cette équipe (Mini-Flat Isoglass, ndlr).» Il reprend des études «en pharmacie, parce que c'était ce qu'il y avait de plus proche du vélo, ajoute-t-il, sans y voir de malice. J'avais accumulé un petit pécule qui me permettait de tenir chichement pendant quatre ans.» Il est aujourd'hui pharmacien à Hespérange, dans l'agglomération de Luxembourg «mais pas à mon compte, car il me faudrait dix