Jerez de la Frontera, envoyé spécial
Mick Doohan n'aura sans doute pas le sixième titre mondial qu'il cherchait pour couronner une carrière déjà exceptionnelle. Vendredi, quelques tours après le début de la première séance d'essais officiels du Grand Prix d'Espagne, troisième de la saison, le pilote australien a lourdement chuté dans le premier virage à gauche de Jerez, glaçant le sang de tout le paddock. «Mick est allé chercher la corde à droite avant d'amorcer son virage à gauche, a expliqué l'Américain Randy Mamola, ancien champion du monde 500 cm3. Son pneu arrière a dû rouler sur la bande blanche encore humide après l'averse de début d'après-midi.» Choc terrible. Dans les stands, le temps s'est suspendu pendant une bonne demi-heure. Le vol spectaculaire de Mick à près de 180 km/h et la violence du choc ont été tels que l'image de l'accident qui a coûté ses jambes à Waine Rainey à Misano en 1993 a immédiatement hanté tous les esprits. Doohan a tournoyé dans l'air et est allé s'écraser le dos contre des panneaux publicitaires placés devant une rangée de pneus. Le pilote Honda reste immobile un moment puis bouge la tête, un bras, mais pas les jambes. Plus loin, un commissaire technique s'écroule, frappé à la tête par un débris de la moto, réduite à une épave impressionnante. On craint le pire. On agite le drapeau rouge pour suspendre les essais.
Le premier diagnostic redonne de l'air à tout le monde. Après examen rapide, Doohan n'est pas touché à la colonne vertébrale. En r