Philippe Gaumont, coureur de Cofidis, a été mis en examen hier par
le juge d'instruction Michèle Colin, et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Yvon Ledanois, coureur de la Française des jeux, a connu le même sort, comme Pascal Peyramaure, ancien cycliste professionnel redevenu amateur. Gaumont et Ledanois sont deux coureurs français soumis aux procédures rigoureuses de suivi médical longitudinal mis en place par la Fédération française de cyclisme (FFC). Ils appartiennent à deux équipes françaises qui se sont engagées sur une charte d'éthique concernant le dopage, et ont montré leur bonne foi en renouvelant leur encadrement médical au profit de médecins compétents, au-dessus de tout soupçon. Tout cela n'a rien empêché.
La nouvelle affaire qui a éclaté vendredi (Libération des 8-9 mai) est donc le coup le plus sévère porté au vélo depuis l'affaire Festina. Il montre, si besoin était, que le dopage est un phénomène extrêmement profond et complexe qui touche durablement l'ensemble du peloton. A tel point que l'on peut se demander si répression et prévention, telles qu'elles s'appliquent aujourd'hui, suffiront à en venir à bout.
«Docteur Mabuse». Dans ce nouveau trafic, deux hommes, Me Lavelot et Bernard Sainz, sont soupçonnés d'être les pièces maîtresses. Après avoir auditionné les coureurs, la juge Michèle Colin a longuement entendu l'avocat avant de lui signifier les charges retenues contre lui: «infraction à la législation sur les substances vénéneuses et à la législati