Moscou envoyé spécial
Il y aura au moins un combattant, ce soir, sur le stade Luzhniki de Moscou. Patrick Blondeau. «On a ce qu'il faut», dit-il. Sous-entendu, entre les jambes. «On a une chance sur cent de gagner, ajoute-t-il. Mais le premier tacle que je vais lui faire, à mon adversaire, il va comprendre que cette chance, on va la jouer à fond. Moi, je vais avoir la rage.»
Noël. A 31 ans, l'arrière latéral, qui remonte son couloir droit aussi vite qu'il fait Marseille-Monaco au volant de sa Porsche, dit qu'il prend à chaque match toujours plus de plaisir. Parce qu'il est à Marseille, sa ville natale, et parce que le foot, dans sa vie, c'est «un cadeau». «Pour les enfants, il y a la Noël. Eh ben moi, c'est pareil quand je rentre sur un terrain, je ne ressens que de la joie.» Noël à Moscou, ce soir? Ces derniers jours, il n'a cessé de le répéter à ses coéquipiers: «Des matchs comme ça, dans une carrière, il n'y en a pas cinquante. Un, deux, trois peut-être. Alors, faut être relâché. Ne penser qu'au bien qu'on peut faire à sa famille, à une ville qui attend qu'on lui ramène la Coupe.» Pas de pression, et pas de peur: «Souvent, les Français, notre faiblesse, c'est de ne pas y croire.»
Il ne sera pas le seul, à y croire. 3 500 supporteurs marseillais devraient être là, un peu perdus dans les tribunes. C'est pour eux aussi qu'il jouera. Car il les aime. «A Marseille, les gens vivent trop le foot. Ils porteraient presque le maillot à ta place. Mais je suis comme eux.» Jeune, il éta