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Libération

Chronique du dopage. Effets pervers.

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publié le 18 mai 1999 à 1h04

Qu'on ne s'y trompe pas: le suivi biologique des sportifs de haut

niveau, tel qu'on l'a officialisé récemment, existe depuis fort longtemps. Et parfois à l'état sauvage. La plupart des commissions médicales fédérales, en effet, recommandent à leurs athlètes d'effectuer, régulièrement, des bilans sanguins. Dans ce cas, l'intention est louable: il s'agit, en général, de débusquer une pathologie quelconque, liée ou non à la pratique intensive du sport. Mais dans d'autres cas, le doute est permis: le bilan sert-il à protéger la santé du sportif ou, au contraire, à mieux le doper en toute impunité? La question se pose quand, par exemple, un médecin effectue un bilan de routine, sanguin et urinaire, chez un athlète qui ne se plaint de rien, en dosant plus de 60 paramètres, du cortisol à la testostérone en passant par le glutathion peroxydase et la parathormone. Certains de ces facteurs ne servant, en médecine, qu'à explorer des maladies rares" Quant au suivi biologique, dont la vocation est de prévenir l'usage de produits interdits, il pourrait assurément s'avérer efficace pour diminuer ces consommations. Quoique" En deux mots, son principe consiste à prélever du sang au sportif puis à y doser différents facteurs comme l'hémoglobine, le fer sérique, etc. Ces résultats, en soi, sont déjà évocateurs de l'état de santé de l'athlète. Mais, en effectuant en plus une série de comparaisons des valeurs, d'une part entre elles et d'autre part entre plusieurs bilans successifs, on peut aussi