Jean-Claude Killy, PDG de la Société du Tour de France, et
Jean-Marie Leblanc, son directeur général, font dans la dénégation. Depuis plusieurs jours, ils s'épanchent dans les gazettes et les émissions sportives audiovisuelles sur l'air de «il n'y a aucune raison de renoncer au Tour de France 99». Tant d'efforts sont mères de perplexité. Car une chose est sûre: si un officier de police judiciaire pointe à nouveau son nez sur une étape du Tour de France en juillet, la Grande Boucle s'arrête aussitôt. Le dopage, qui a transformé en chemin de croix judiciaire le Tour 98, aurait ainsi eu la peau d'une épreuve inscrite dans l'histoire du pays et que seules deux guerres mondiales avaient interrompue. Tous sont d'accord sur ce point: coureurs excédés, sponsors à l'image écornée, organisateurs conscients de leurs limites. Le malheur est que personne n'a les moyens d'écarter la funeste hypothèse. Et que, dans le doute, les organisateurs ne décident pas de s'abstenir.
La ministre de la Jeunesse et des Sports Marie-George Buffet, lors d'une réunion récente avec son homologue espagnol, a eu la stupeur de se voir demander de faire pression sur la justice française pour que la police judiciaire laisse tranquille le Tour 99. Sous entendu, les Once et autres Banesto ne viendront qu'à cette condition. La ministre a rétorqué que la justice française était indépendante et qu'elle se garderait bien d'exercer quelque pression que ce soit en ce sens. Killy a dû tenir un langage approchant celui d