Menu
Libération

Un «suivi» en pointillé. Le système français victime de son succès.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 1999 à 1h04

Belle idée, le suivi médical longitudinal a connu un envol brillant.

Mais il bat de l'aile. Depuis le 27 avril, l'unité mobile chargée de pratiquer des analyses biologiques trimestrielles dans l'élite du sport français est en carafe. Motif: novateur dans le fond («Il a montré tout le bien-fondé sur le plan médical et ses limites sur le plan juridique», explique Alain Garnier, du ministère des Sports), le «suivi» s'est nécrosé sur un problème de forme. «Au départ, ce n'était qu'une expérience pilote», confie Gérard Dine, réalisateur du projet, conçu par le bureau médical du ministère. «On a été victimes de notre succès», précise un conseiller de Marie-George Buffet. Au départ, en effet, lors de son lancement, en juin 1998, la «cellule» biologique devait effectuer 1 000 bilans. Le syndrome Tour de France est passé par là. D'autres fédérations ont fait du zèle pour s'y prêter. «A l'arrivée, on a dû en assurer 5 000 en décembre, dit Dine. Et, à la mi-février, le ministère nous dit qu'il fallait prendre en charge 1 400 athlètes. Soit 6 400 analyses annuelles.» Problème: le coût des bilans, pilotés par l'Institut de biologie de Troyes, l'oblige à travailler dans le cadre du code des marchés publics et non plus de la convention passée au départ entre le ministère et le laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry. En mars, l'unité avait déjà été mise en sommeil: Bercy, gardien du contrôle financier, ne voulait pas signer une rallonge budgétaire. Le ministère du Budget a récidivé en av