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Interview

Tennis. Entretien avec Steffi Graf, avant Roland-Garros. «Le plus dur, c'est de recommencer a zéro». Des blessures à répétition l'empêchent de retrouver son niveau.

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publié le 21 mai 1999 à 1h07

Berlin envoyé spécial

Le corps a ses raisons que Steffi Graf ne peut plus méconnaître. L'Allemande aux 1002 matchs sur le circuit WTA, aux 889 victoires et aux plus de 20 millions de dollars de gains se fait de plus en plus intermittente d'un spectacle dont elle fut tour à tour, depuis ses débuts en 1982, l'enfant prodige, l'égérie, l'ambassadrice, la dictatrice, l'héroïne malgré elle. De 1988, année de son Grand Chelem, à 1996, sa dernière victoire dans un tournoi du Grand Chelem, Graf est le tennis féminin (lire par ailleurs). Mais un dos qui lâche, un poignet qui flanche, un genou qui part en vrille, la poussent peut-être plus sûrement vers la sortie que les Williams, Hingis ou Mauresmo réunies. A Berlin, la semaine dernière, c'est à nouveau son dos qui l'a torturée. La poussant à s'interroger sur sa participation à Roland-Garros. Entretien.

Vous considérez-vous comme une ancienne?

Absolument pas. Le tennis maintient jeune. Je vais avoir 30 ans le 14 juin et ça m'étonne: je n'ai pas du tout le sentiment d'être aussi âgée.

Quels sont vos désirs aujourd'hui?

D'abord être en bonne santé. Et ce n'est pas toujours facile. Mais des objectifs précis, non" Je ne peux pas dire que je pense à telle ou telle victoire, à gagner ici ou là. Je n'ai plus ces objectifs-là, seulement celui d'approcher le plus près possible les limites de mon meilleur tennis.

Que ressent-on quand le corps lâche?

Un sentiment d'impuissance. Définitivement, ma période la plus difficile a été celle qui a suivi ma p