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Portrait

FOOT. Bordeaux peut jouer le titre dès samedi face à Lyon. Michel Pavon, l'esprit de l'équipe.

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publié le 22 mai 1999 à 1h09

Bordeaux, envoyé spécial.

Ce gars-là irradie la santé. Laquelle déglingue au premier coup d'oeil le cliché du footballeur belle bête musclée surmontée d'un pois chiche. A 30 ans, après neuf ans à Toulouse, deux à Montpellier et trois à Bordeaux, Michel Pavon a appris à se connaître: pas intello, mais pétri d'intelligence instinctive. Plutôt écorché que résigné. L'oeil railleur, le poil ras, le gabarit standard (1,80 m, 73 kg), ce teigneux sur l'adversaire, adorable avec le sup- porter et collectif dans l'âme, incarne les Girondins de Bordeaux de cette saison 1999, qui pourraient bien remporter le championnat dès ce week-end (lire encadré). Capitaine depuis le départ de «JPP», attaquant reconverti en demi-défensif parce qu'«on a pris le risque il y a trois ans avec Courbis», il explose cette année. A ce poste d'«aboyeur», tâche ingrate pour joueur généreux, rôle clé d'un foot toujours en quête d'efficacité, il donne aujourd'hui du brio à l'équipe. Son entraîneur, Elie Baup, le voit «très fort dans le harcèlement». Mais Pavon n'est pas que ce moteur au ventre qui, sans répit, en 90 minutes, harcèle, fait déjouer, ratisse, évalue et relance, vite. Collectif. Son coach le juge «très intelligent tactiquement». De la voix, il dirige le pressing; des jambes il sonne la reconquête du ballon; à l'estomac il stimule la «gnac» de ses partenaires; d'un extérieur, il donne le tempo de l'envolée. Jusqu'à être devenu le coeur névralgique des transmissions d'une équipe bordelaise vouée à l'