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Libération

Quatre titres de champion d'Europe pour le judo français. Le coup de punch.

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publié le 24 mai 1999 à 0h59

Bratislava, envoyé spécial.

Fabien Canu, le directeur technique national (DTN), peut sourire, savourer les quatre médailles d'or, se rassurer: l'équipe de France de judo repart des championnats d'Europe avec le plus de titres dans la musette. De quoi saluer un courage qui avait débuté par la médaille d'or décrochée par Stéphane Traineau samedi. Les deux poings rageurs vers le ciel, le doyen de l'équipe avec ses 32 ans regarde Marc Alexandre, son entraîneur. Le champion olympique de Séoul n'a plus de voix. Il pleure. Les deux hommes se jettent dans les bras l'un de l'autre.

La joie de Traineau. «C'est fini. C'est fini, cette torture, cette torture morale, souffle Stéphane, le nouveau champion d'Europe des moins de 100 kg. Mais putain que c'est bon!» La première fois qu'il a porté les couleurs de l'équipe de France, c'était en 1987, en tant que remplaçant de Roger Vachon. «On se fait mal. C'est inhumain.» Il souffle encore, embrasse tout ce qui est à sa portée. «J'ai du mal à le croire, dit-il. Ce titre, je l'ai déjà eu trois fois, mais la dernière, c'était en 1993.» Au bord du tatami, les mains claquent. Laurent Del Colombo, l'entraîneur des lourds, se souvient de Traineau alors qu'il «tirait» (combattait) encore. Dans l'équipe, il y avait aussi Marc Alexandre et Fabien Canu.

Canu est là pour le coup de main. Un petit mot par-ci, un réconfort par-là. Comme tous les matins depuis le début des championnats d'Europe, Canu enfile le kimono. «J'ai un rôle de recul, et j'ai le coup