Barcelone, envoyé spécial.
Ce jour-là, après quatre heures d'entraînement et une heure de gymnastique intensive, il n'en a pas encore fini avec le tennis. 19 heures, au département biomécanique, Feliciano Lopez, 17 ans et une gueule d'ange, scrute sur vidéo ses service-volée enregistrés dans la journée. Sur un autre écran, des images d'Ivanisevic et de Sampras défilent en boucle. Avec son entraîneur, Juan Avendaño, le jeune espoir espagnol étudie ses défaillances. Et mesure sa marge de progression face aux champions. Sur l'écran, une série de points rouges dessinent les silhouettes respectives au moment de la frappe. «Tu comprends, maintenant, la mauvaise position de ton poignet lorsque tu es en extension?» lui lance Avendaño. Feliciano acquiesce, un peu las. «Il y a une forte discipline ici, dit le joueur. On est tous suivis par un entraîneur, un physiologue, un médecin du sport, un diététicien. Mais, globalement, on nous laisse assez libres. Le soir, on peut même sortir, à condition de rentrer avant 23 heures.»
Dans les collines. Nous sommes au Centro de alto rendimiento centre de haut rendement, tout le monde, ici, dit le CAR de Sant Cugat. Une petite localité qui, entre collines verdoyantes et pinèdes, protège jalousement sa quiétude de l'activisme effréné de Barcelone, à une dizaine de kilomètres. Créé en 1987, suite à la désignation de la capitale catalane pour accueillir les JO de 1992, le CAR représente l'élite du sport espagnol. Un centre intégré où les meilleurs