Championnat de France, demi-finale
A Lyon, Montferrand bat Grenoble 26-17 (11-9) Pour Montferrand: 3 essais de Marlu (21e, 82e) et Morante (51e); 1 drop (12e), 2 pénalités (36e, 74e) et 1 transformation de Merceron (82e).
Pour Grenoble: 1 essai de Lugier (43e), 3 pénalités de Beale (5e, 17e, 58e), 1 drop de Beaudon (8e).
Les Grenoblois étaient tristes au coup de sifflet final et revenaient au vestiaire pieds nus. Les hommes du Pacifique qui font le bonheur de cette équipe avaient jeté leurs crampons au public. Pour cette assemblée de guerriers wallisiens, maoris, zaïrois et peut-être même isérois, le geste avait la radicalité du tout ou rien. Face à Montferrand, les Grenoblois ressuscités d'une saison catastrophique n'étaient pas venus pour mourir en demi-finale face à un favori. Tout autant, ils auraient pu survivre, ça tient à si peu.
Fondamentaux. Ça ressemblait à une chose simple, et plus justement frustre. Depuis longtemps, des décennies, Grenoble est adepte d'un rugby des fondamentaux, selon un néologisme propre au sport, inventé par Pierre Conquet, un Languedocien longtemps prof de gym à Grenoble, pour le titre de son livre, les Fondamentaux du rugby. Ce fut une bible des années 70, quand Béziers dominait en puissance, qui devint célèbre à contretemps dans les années 80 et ressurgit à intervalles réguliers quand l'équipe de France pèche. Le rugby des fondamentaux enseigne que ce jeu-là est un sport collectif de combat et que donc les phases de conquêtes sont fondamentales