On l'avait découvert en 1997, joyeux fauteur de troubles, tombeur de
favoris et vainqueur surprise face à Sergi Bruguera. On l'avait retrouvé l'an dernier, succès mal digéré, éliminé tôt par Marat Safin. Le Brésilien revient cette année en favori numéro 1, après un début de saison tonitruant sur terre battue. Thierry Tulasne, ancien joueur, aujourd'hui entraîneur, décrypte le phénomène Kuerten.
La technique «Il a l'un des tout meilleurs revers à une main du monde. Il a tous les avantages du revers à deux mains grâce à son poignet, son timing, son coup d'oeil, la force de son épaule. Mais par rapport à un revers à deux mains, il a plus d'envergure. Il peut prendre la balle très tôt. Il peut le taper à plat, bombé, chopé pour forcer son adversaire à jouer bas. Il peut amortir superbement, passer et lober comme il veut. En coup droit, il a énormément progressé par rapport à 1997, il est désormais capable de faire mal avec. Même chose pour le service, il peut aujourd'hui aligner des aces. Il a dû en prendre conscience. C'est souvent le cas: certains joueurs se contentent de servir des "premières deuxièmes balles jusqu'au jour où ils réalisent qu'eux aussi peuvent réussir des aces.
Le physique «Il n'est pas très puissant. Mais sa très bonne technique, sa grande capacité de relâchement font qu'il n'y a pas de déperdition d'énergie. Il est sec mais pas faible, très endurant, rapide, grand, c'est parfait pour la couverture du terrain. D'autant qu'il est très véloce. En plus, il sait tr