Parfois, Hicham Arazi se pose. «Pour répondre à mes propres
questions, passer en revue mes envies et me faire un film dans ma tête.» Et immanquablement, dans ce film, il se voit «gagner un tournoi comme Roland-Garros». Comme Roland-Garros, mais Roland-Garros de préférence. Le tournoi qu'il a enluminé ces deux dernières années de son tennis de gaucher inspiré. Deux fois quart de finaliste. Stoppé par Bruguera en 1997 «cette année-là, je manquais d'expérience» et par Pioline l'an dernier «je suis passé à côté car je n'ai pas assez osé». Cela a suffi à Hicham Arazi, gueule d'ange aux incisives ébréchées travesti en pirate, pour devenir la coqueluche du public parisien. Il dit pourtant: «Je ne vois pas comment je joue. Je sens quand je fais un bon coup, par le toucher. Quand le public s'enflamme. Parfois, je fais des matchs pourris, et les gens me félicitent.» Peut-être parce que «le tennis masculin est triste, un peu laborieux avec ces types de deux mètres derrière la ligne en train de lifter. A la télévision, je regarde dix minutes et je zappe. Sur un tournoi, je vais voir jouer mes copains et les gars spectaculaires comme Rios.» Lundi, au premier tour contre Goran Ivanisevic, il a réussi quelques-uns des coups qui ont assis sa réputation d'artiste et d'amortisseur génial. Ceux qui «font vivre le public pendant le match. C'est ce que j'aime dans le tennis». Aujourd'hui, il rencontre Courier au deuxième tour.
Bohème. Hicham Arazi dit aussi: «Je suis marocain avec une édu