Le ressuscité est redescendu sur terre. Avant lundi, à en croire les
commentaires, Arnaud Boetsch n'était plus. Une victoire expéditive au 1er tour face à un qualifié l'avait ramené à la vie. Deux jours plus tard, la gueule d'ange repart au purgatoire, expédié par le Lucifer des courts, Marcelo Rios. L'avant-veille, il disait: «C'est sympa de gagner un match, de s'éclater, de retaper dans la balle.» Un plaisir dont il a trop longtemps été sevré: presque deux ans. Un bail pour un joueur de 30 ans. Une éternité pour un cogiteur comme lui. Il enchaîne les blessures (pied, ischio-jambiers, dos) et chute dans les ténèbres du classement. Il partage son temps entre studios de télé (consultant) et salles de soins. Il veut pourtant continuer à y croire: «Je me suis planté en voulant revenir trop vite.» Quand le corps va mieux, la tête ne suit plus: «Quand j'ai repris, l'été dernier, j'étais très mauvais. Une véritable charrette.» L'ex-n° 1 français ne voit pas le bout de sa pénitence. Il aligne quatre mois de jeûne, descend à la 654e place mondiale. La minirédemption voit le jour sous la forme d'une invitation pour Roland-Garros. Il hésite. «T'as peur de ne pas être à la hauteur ou d'entendre dire: "Qu'est-ce qu'il fait là?» Il accepte, reprend l'entraînement, se retrouve à mettre la pilée au premier tour à un jeune loup et gagne un ticket pour jouer Rios. Il n'a pas été ridicule. «Si, mardi, on m'avait dit: "Tu vas être au 2e tour, tu vas jouer Rios et tu retrouveras tes sensatio