Menu
Libération

La créatine, «kérosène de l'effort» ou leurre? Cinq questions sur un produit contestable très prisé des joueurs.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mai 1999 à 1h11

Faut-il diaboliser ou encenser la créatine? La «wonder drug» fait

fureur mais a beaucoup moins de vertus qu'on ne lui en prête. D'abord utilisée dans l'athlétisme, le ski ou le cyclisme, son usage s'est généralisé au football et au rugby. Plus de la moitié des tennismen en utiliserait selon un récent sondage (Libération d'hier). Mary Pierce a assuré mardi en prendre depuis un an. La créatine est une molécule produite naturellement par l'organisme ­ environ 2 grammes/jour pour 70 kilos. Son usage dans le sport a été théorisé en 1988. Retour sur un phénomène plus poudre de perlimpinpin que produit miracle.

A quoi sert-elle? En tout cas pas à prendre du muscle. Impossible, selon les spécialistes, de prendre plus de 1,7 kilo par mois grâce à la créatine. Et encore s'agit-il surtout de rétention d'eau (d'où son rejet, d'ailleurs, par les nageurs qui redoutent de perdre leur équilibre). Pour Xavier Bigard, de l'unité bioénergétique des armées, et auteur d'une étude sur la question, «la créatine n'a pas de conséquences constantes et reproductibles sur les performances physiques». Un autre spécialiste, préfère parler de carburant pour moteur sportif. Selon lui, il en existerait trois types. «1. le diesel: les lipides, les acides gras, utilisés pour un effort de longue durée. 2. Le super sans plomb: le glycogène, pour une compétition courte. 3. Le kérosène: la créatine. On la convoque pour l'effort explosif.» Au tennis, son usage peut s'expliquer pour le travail dynamique, les déplac