Guérir ou punir? L'alternative, en forme d'étau, enserre le cyclisme
depuis que le scandale du dopage a éclaté, lors du Tour de France 1998. Hier, les deux termes ont resurgi avec les résultats du deuxième contrôle longitudinal (1), qui confirme que la moitié du peloton présente un bilan biologique anormal, et avec les révélations concernant les analyses effectuées sur les coureurs Virenque et Vandenbroucke le 11 mai dernier.
Pour l'heure, seule la répression a produit ses effets. L'affaire Festina, avec ses treize mises en examen prononcées par le juge Keil à Lille, a réveillé un monde du vélo endormi sur ses seringues. La dernière affaire en date, confiée à la juge parisienne Michèle Colin, qui s'appuie sur le patient travail de la brigade des stupéfiants, a achevé de faire tomber du placard les naïfs forcenés. Un véritable trafic de dopants est mis au jour, dont l'épicentre est Bernard Sainz, surnommé le «Dr Mabuse» du peloton, et un des avocats de Virenque, Bertrand Lavelot, tous deux écroués.
Secret médical. Appuyée par le ministère des Sports, la Fédération française de cyclisme (FFC) avait su réagir au débarquement de la police judiciaire sur les étapes de la Grande Boucle, l'an dernier: un suivi longitudinal, contrôle sans précédent dans aucun autre sport, a été mis en place. Guérir, donc: la finalité de ces examens auxquels sont astreints les professionnels quatre fois par an est en effet de protéger la santé des coureurs. C'est la raison pour laquelle le secret médi