Barcelone, envoyé spécial.
Après une décennie de disette, l'Espagne est à nouveau représentée en Formule 1. Si Pedro de la Rosa a emprunté un itinéraire assez classique pour gagner sa place dans le paddock chez Arrows, son voisin barcelonais Marc Gene a progressé sur un chemin plus chaotique. Et c'est presque par surprise que ce Catalan de 25 ans a gagné sa place en F1 au sein de l'écurie italienne Minardi. Originaire de Sabadell, dans les faubourgs de Barcelone, Gene a pris le temps de suivre des études supérieures en Espagne, à l'université de Toulouse puis en Grande-Bretagne, histoire d'apprendre quatre langues et obtenir un diplôme en économie, avant de consacrer toute son énergie à la compétition automobile.
Gene n'est même pas fortuné, simplement déterminé et doté d'un honnête coup de volant.
Quels sont les obstacles à franchir lorsqu'on décide de gagner sa place en F1 sans un énorme palmarès, et surtout sans le sou?
Je m'étonne parfois d'être là en F1. Il n'y a que 22 places sur la grille. Fin 1997, je ne trouvais même pas d'argent pour courir en F 3000. Je croyais que ma carrière était finie, et je me suis d'ailleurs mis à travailler, parce qu'il faut bien manger. La Formule Nissan, récemment créée en Espagne, a été ma chance. Les courses sont retransmises à la télévision, ce qui attire les sponsors. Les organisateurs de ce championnat ont conclu un accord avec l'écurie Minardi pour permettre au champion de procéder à un essai sur une de ses F1. C'est déjà beaucoup. A l