Carbonisés, lassés, surexploités? Les Bleus en ont-ils trop dans les
pattes? Officiellement, non. Douchée froid samedi face à la Russie en match qualificatif pour la Coupe d'Europe des nations, l'équipe de France tâchera ce soir de se remettre au chaud face à Andorre, à Barcelone. L'équipe est remaniée, mais seulement pour combler les absences (Djorkaeff, en sus de Zidane et Lizarazu) et ménager les «cartonnés» jaunes (Deschamps, Barthez, Thuram, Vieira, Karembeu). Une victoire et le débat sera (temporairement) clos. Les champions du monde, qui avaient battu le hérisson andorran 2-0 en octobre au Stade de France, se mettront en congé jusqu'au match amical prévu le 18 août, face à l'Ulster.
Mais la question de l'usure d'internationaux, ayant enquillé l'été dernier deux championnats et une Coupe du monde, a refait surface avant la défaite de samedi. Avoir vu un Laurent Blanc grimacer une heure durant, un Djorkaeff chanceler en fin de match ou un Desailly rêver tout haut de plages peuplées de Japonais ou d'Américains (des gens que le ballon rond laisse froid), conforte l'idée d'une lassitude, morale et physique. Les Bleus ont plusieurs fois ronchonné cette année: Deschamps a grogné cet hiver contre une trêve italienne trop courte, Leboeuf a dénoncé le «cauchemar» du calendrier anglais. Et Emmanuel Petit agite l'idée d'une grève pour faire pression sur les instances internationales, afin qu'elles accélèrent l'harmonisation du calendrier.
1. La surexploitation. Jean-Marcel Ferret,