Un instant, Andreg Golic, l'ailier français d'origine serbe, est
resté campé sur la ligne médiane, bouche bée et oeil narquois, incrédule, soufflé par sa propre audace. A l'ultime seconde, dans la foulée où les Hongrois égalisent 23-23, le meilleur buteur tricolore (Libération du 8 juin) vient, d'une molle parabole, de bazarder la balle dans une cage hongroise désertée. Szathmari, le gardien hongrois, comprend trop tard. Il voit les Français bondir. Le spectateur, médusé, comprend en retard que les joueurs magyars, qui ont échangé une minute auparavant leur gardien contre un joueur de champ pour créer le surnombre, n'ont pas eu le temps de le faire rentrer. Objectif JO. Les arbitres valident. Et les Français ont un beau vertige après ce but hold-up. L'équipe de Daniel Costantini s'en sort une nouvelle fois sur un joli bluff. Elle franchit le cap des 8es de finale du Mondial de Port-Saïd (Egypte) et capitalise les chances de se qualifier pour les JO de Sydney. Avant, il lui faudra encore gagner le quart de finale, vendredi, contre l'Espagne, tombeuse du Brésil 27-17. Ou, à défaut, emporter un des deux matchs de classement, les 13 et 14 juin. Un défi dans les cordes de Bleus, qui pourront ensuite s'atteler à faire aussi bien que les Barjots, 3es des JO de 1992 et 4es en 1996. Les Hongrois peuvent pleurer sur leur course-poursuite inutile ils n'ont jamais mené au score. Et parier sur la dernière et hypothétique place qualificative pour les JO, décernée lors de l'Euro 2000,