Samedi soir à 20 h 48, l'écurie Mercedes déchire l'affiche de la 67e
édition des 24 Heures du Mans. A ce moment de l'épreuve, le duel annoncé entre le constructeur allemand et son concurrent japonais Toyota bat encore son plein. Seul BMW s'affirme alors en mesure de jouer le rôle d'arbitre grâce à une voiture plus légère et moins vorace en carburant que ses rivales. Les BMW apparaissent d'ailleurs régulièrement en tête de la course, à la faveur de ravitaillements plus rapides. Puis, tout se précipite. Alors qu'un énorme soleil rouge tombe derrière les tribunes de la ligne droite des stands, les écrans géants du circuit relaient une image effrayante. Le prototype Mercedes n°5, dont l'Ecossais Peter Dumbreck vient de prendre le volant, s'envole à plus de 300 km/h, alors qu'il était dans le sillage d'une Toyota. Après son looping, la Mercedes s'abîme au-delà du rail de sécurité. Depuis les essais officiels de jeudi soir, c'est le troisième accident de ce type qui frappe une Mercedes. Le pilote de la n°6, encore en course et prétendant à la victoire, est immédiatement appelé: il doit rentrer au stand. Le rideau de fer tombe alors sur les installations de l'équipe allemande. Quelques minutes plus tard, une fois rassuré sur le parfait état de santé de Dumbreck, Mercedes confirme son retrait de l'épreuve. Un abandon qui, sans l'insistance des directeurs maison, aurait dû être un forfait pur et simple après les accidents de jeudi soir et de samedi matin, au cours desquels le pilote