Digne-les-Bains envoyé spécial
C'est une chose entendue que la maladie est tombée sur le coureur cycliste, a dit la presse. Le monde du vélo fut ennuyé par cette nouvelle, car, depuis que les cyclistes pédalent, les journalistes racontent avec lyrisme l'orgueilleux effort du pédaleur. Les événements du dernier Tour de France ont notamment mis en lumière les rapports consanguins qui existaient entre les deux familles. Le forçat de la route, magnifié par les journaux, n'est donc plus un enfant de choeur. Faut-il pourtant en conclure que l'Eglise du vélo perdrait de ses fidèles à chaque tour de roue? Le 51e Critérium du Dauphiné, qui s'est achevé hier à Aix-les-Bains par la victoire du Kazakh Alexandre Vinokourov, a démontré que le monde du vélo était toujours pourtant visité par les spectateurs et que son repentir («On a appris à parler du dopage avec beaucoup plus de courage», assure Vincent Lavenu, directeur sportif de Casino) était toutefois un peu dicté par le grand capital («Ces affaires font mal aux sponsors», dixit le même Lavenu). Car la famille cycliste envisage toujours la plus noire des prophéties: l'arrêt du Tour de France. Le cyclisme qui sait lire entre les lignes a craint un moment que la presse ne l'étouffât cette fois-ci pour de bon. C'est alors que tout ce qui compte d'autorités dans le quotidien l'Equipe prenait la plume pour sonner le tocsin et en appeler à la légende. On réveilla les grands morts pour l'occasion (Antoine Blondin et Pierre Chany). Pour Roge