Le circuit Gilles-Villeneuve de Montréal n'a pas usurpé sa
réputation de tracé impitoyable pour les hommes et les mécaniques. Mais hier, ce sont surtout les hommes qui ont failli. Et dès le départ du Grand Prix du Canada, les 180 000 spectateurs entassés dans les tribunes ont eu l'impression de revoir un film que l'on avait déjà passé l'année dernière: avec les deux McLaren-Mercedes qui ne peuvent pas prendre l'avantage sur Ferrari. Forçant un peu le passage, Michael Schumacher exploite au mieux sa première pole-position de la saison. Et derrière, exactement comme douze mois plus tôt, l'Autrichien Wurz abandonne prématurément, et Jarno Trulli se prend d'amour pour la Sauber de Jean Alesi qu'il percute dans le premier virage après avoir loupé son départ. Le Français, auteur d'un envol magnifique, reste sur le carreau, avec son «agresseur» italien. Le Brésilien Barrichello sera lui aussi une victime innocente de cette bousculade.
Michael Schumacher et Mika Hakkinen, déjà loin devant, commence alors un mano a mano superbe. Mais ils n'ont pas le temps d'être dans le rythme que la voiture de sécurité leur vole la vedette. Le temps de dégager la monoplace de Riccardo Zonta qui vient de taper le mur. Ce n'est que le début d'une longue série. Ici, c'est Zanardi qui loupe un freinage. Là, c'est Damon Hill qui heurte le décor au même endroit que Zonta. Mais ce mur sur lequel est écrit «Bienvenue au Québec» n'a pas fini de faire des victimes. Et pas n'importe lesquelles. Au 30e tour, c'