C'est un exercice de funambule, un rien tartuffe auquel se sont
livrés hier les responsables de la Société du Tour de France, Jean-Claude Killy, président, et Jean-Marie Leblanc, directeur général. Ils avaient convié la presse hier pour annoncer les équipes sélectionnées (1) pour l'édition 1999 de la Grande Boucle. Contrairement aux dénégations du second, cinq jours plus tôt dans l'Equipe, Jean-Claude Killy a reconnu avoir envisagé «l'hypothèse d'une année sans Tour», vite récusée au motif qu'il se serait agi d'une «démission des organisateurs». La subtile dialectique est en place: entre un Tour «qui ne porte aucune responsabilité dans le dopage» et ses organisateurs qui «prennent leurs responsabilités», la voie est étroite. Habilement, les organisateurs n'ont jamais fait référence aux mises en examen ni aux instructions sur le dopage pour justifier une exclusion. Celle-ci procède d'une seule «atteinte à l'image et à la réputation de l'épreuve». Une façon de se protéger contre tout recours juridique des laissés-pour-compte. Les organisateurs sont libres d'inviter qui ils veulent.
Brebis galeuses. Ils ont donc fait la part du bon grain (l'essentiel) et de l'ivraie (quelques brebis galeuses). L'équipe Casino est ainsi retenue, mais son coureur Laurent Roux «n'est pas bienvenu». Et pour cause: son sponsor l'a suspendu. Idem pour Cofidis, retenue, mais sans Philippe Gaumont, suspendu par son employeur depuis l'affaire Sainz-Lavelot. Aucune restriction en revanche pour la Française