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Libération
Portrait

Le sacre programmé d'un homme obus. Maurice Greene, pur produit de l'usine à champions de John Smith.

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publié le 18 juin 1999 à 23h14

Los Angeles envoyée spéciale

«Bonjour: Maurice Greene, l'homme le plus rapide du monde!» C'était il y a quelques semaines. Surexcité après deux heures d'entraînement et de rigolade sous le soleil du campus d'UCLA, à Los Angeles, Maurice Greene ponctue sa prémonitoire formule de présentation d'un sourire éclatant. Une question sur sa chance de battre le record du monde du 100 mètres et les dents jaillissent à nouveau dans toute leur blancheur. L'année dernière, après s'être tant vanté sans ramener le moindre résultat, le sprinter se montrait plus retenu: «ça n'est pas mon travail de courir après le record du monde, je pense seulement à gagner», disait-il. Mais, lors de ces derniers jours d'entraînement avant le meeting d'Athènes, le rugissant «Momo» se sent prêt à dévorer du lion.

«Momo, je vais te botter le cul», menace son partenaire d'entraînement Ato Boldon, le Trinidadien, deuxième mercredi soir, en 986. En position de départ, les fesses en l'air, Maurice Greene répond par un rire bruyant. Mais, au coup de sifflet de l'entraîneur John Smith, il ne court pas: il vole. Le chronomètre est à peine arrêté que les deux grandes gueules recommencent à sortir des blagues à la Beavis et Butthead et à se taper dans le dos, sous le regard amusé de Marie-Jo Pérec et des autres filles du groupe d'entraînement. «C'est important de pouvoir s'amuser à l'entraînement, de se provoquer les uns et les autres, de titiller nos ego», explique Greene. Un gaillard de 1,76 mètre pour 75 kg, pitt-bu