Turin rit, Sion pleure, et le mouvement olympique n'en ressort pas
ragaillardi. La ville suisse était en effet favorite, mais l'outsider italien l'a emporté, samedi matin, à Séoul: «The winner is Torino», a lu Juan-Antonio Samaranch, inamovible président du Comité international olympique (CIO). Ce sera donc Turin ou plutôt les stations transalpines situées autour de Sestrières à 80 km de la ville chère à la famille Agnelli, propriétaire de Fiat qui organiseront les JO d'hiver en 2006.
Mauvais coups. Alors que la commission d'évaluation avait placé en tête le projet techniquement bien ficelé par les Suisses, l'assemblée plénière du CIO n'a pas lésiné pour accorder sa faveur aux Italiens: Turin l'a emporté par 53 voix contre 36. Aussitôt, Alberto Tomba, l'ambassadeur de la candidature piémontaise, explosait de joie. Pendant ce temps, Sion, assommé alors qu'il fêtait déjà sa victoire depuis la veille, n'avait plus qu'à balayer ses confettis. Et à compter les mauvais coups portés à sa candidature, qui peuvent expliquer un tel écart de voix.
Rageuse, toute la Suisse s'est déchaînée hier comme jamais. Le ministre de l'Economie a mis en cause la traditionnelle «politique d'isolement» de son pays. Et le Conseil fédéral s'est promis d'«analyser en profondeur et à tous les niveaux politiques les raisons de cet échec». De la «vieille amitié» de Juan-Antonio Samaranch pour Gianni Agnelli, patron de Fiat, à l'arrogance supposée des employés suisses du siège du CIO à Lausanne, en passant