Ramat Gan envoyé spécial
Muli Katsurin, l'entraîneur israélien de basket, arrive difficilement aux épaules du plus grand membre de son équipe. Cela ne l'empêche pas de trouver ses poulains rabougris. «On possède une très bonne technique, pas le physique, se lamente-t-il. Notre problème, c'est la taille. En Croatie, où j'étais récemment, je voyais partout des géants. Ici, lorsque vous vous baladez dans la rue, vous croisez des gens petits avec du ventre.» Quelques heures avant d'affronter la France, ce soir à Toulouse dans le cadre du 31e championnat d'Europe de basket, cet homme aux cheveux grisonnants, à la quarantaine révolue et au goût pour l'autodérision, aimerait prendre de la hauteur.
Ses joueurs en mal d'altitude tournent entre 1,90 m et 2,07 m. Autant dire des nains à l'aune de la NBA, la ligue américaine de basket. Même sur le Vieux Continent, ils partent avec un réel handicap. Par le passé, ils parvenaient à gagner quelques centimètres et des paquets de muscles supplémentaires en incluant dans leurs rangs une poignée de Noirs américains. Ces malabars obtenaient la nationalité israélienne après une rapide conversion au judaïsme. Ils s'appelaient Lou Silver, Earl William, Jim Boatwright" Le premier d'entre eux, Aulcie Perry, faisait la gloire du club de Maccabi Tel-Aviv, sous le nom plus biblique d'Elisha ben-Abraham. Leur souvenir déclenche un soupire de nostalgie. «Ah! S'ils étaient avec nous aujourd'hui, nous serions qualifiés à coup sûr pour les quarts de finale.»
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