Martina Hingis contre Jelena Dokic à Wimbledon, c'était la fille à
maman contre la fille à papa. On avait vu la mère de la première consoler sa fille, après sa finale perdue à Roland-Garros contre Graf. Elle l'avait alors fermement encouragée à revenir sur le court, qu'elle avait quitté en larmes, pour la remise des prix. On avait vu le père de la seconde se faire éjecter manu militari d'un tournoi à Birmingham il y a deux semaines. Passablement éméché, il avait supporté un peu trop bruyamment sa fille et insupporté les officiels. Avant de se coucher au milieu de la chaussée et d'être embarqué par la police.
Hingis, 18 ans et n° 1 mondiale, veut s'émanciper. Inédit, maman n'était pas au bord du court hier. Elle y aurait vu sa fille, inexistante, bousculée par l'Australienne d'origine yougoslave (129e joueuse mondiale, passée par les qualifications) de deux ans sa cadette. Et se faire expédier 6-2, 6-0 au premier tour d'un tournoi du grand chelem, une première depuis Wimbledon 1995. Dokic père était là. Il s'est bien tenu.
Jelena Dokic, championne du monde juniors l'an dernier, s'est installée avec ses parents en Australie en 1994. Elle se fait remarquer à 11 ans en remportant un tournoi où s'alignent des filles de 17-18 ans. Depuis, la gamine au coup droit ravageur porte tous les espoirs d'un pays sevré de championnes depuis les années 70. Hingis et Dokic s'étaient rencontrées en début d'année à l'open d'Australie. La Suissesse l'avait emporté facilement, mais s'était déclarée