Wellington envoyé spécial
Samedi, à 16 heures locales, 6 heures à Paris, l'Athletic Park de Wellington aura tiré le rideau sur quatre-vingt-quinze ans de rugby avec le test-match entre les All Blacks et l'équipe de France. Pour l'occasion, la dernière fête dans le plus vieux stade des deux îles, les 39 000 billets ont été vendus, et il ne restait plus une chambre à louer dans la capitale. Les Néo-Zélandais sont venus pour dire adieu à une bonne part de leur histoire.
Ici, la première équipe britannique en tournée fut battue, en 1904, sur le score de 9 à 3 dès le premier match international des All Blacks; ici, les mêmes ont infligé, en 1996, la plus sévère dérouillée à leurs ennemis intimes, les Wallabies australiens (43-6); ici, en 1968, l'arrière français Pierre Villepreux passa de 63 mètres à gauche la plus longue pénalité jamais réussie en match international; ici, les All Blacks ont joué 42 fois, gagné 29 fois, perdu 10 fois, fait 3 matchs nuls.
Vents du Sud. C'est un stade émouvant, avec des poutrelles en ferraille, une tribune à deux étages, dont le deuxième, d'une pente vertigineuse, est interdit au public quand souffle le vent du pôle Sud. C'est un stade qui a l'âge du rugby et de l'affirmation néo-zélandaise à travers ce sport. Il sera rasé ces jours-ci, et un stade tout neuf est déjà prêt à Wellington, que l'on présente ici comme l'arène du XXe siècle. Une affaire rentable en quelque sorte, une métaphore du rugby néo-zélandais. Mais le sport roi ne suscite plus aujo