Pau, envoyé spécial.
«Pour ma préparation d'avant-match, j'ai piqué la méthode de mon frère qui est rugbyman. C'est comme si je rentrais en mêlée.» Cyril Julian, l'un des pivots de l'équipe de France, fait partie des guerriers au grand coeur: il se veut «vaillant», avec l'assurance de ses 2,06 m et ses 109 kg. Ce mental, les Français en ont besoin. Car leur problème demeure le jeu intérieur. Autrement dit, les grands qui bastonnent sous les panneaux.
Jean-Pierre de Vincenzi, le coach tricolore, l'admettait sans trop s'inquiéter avant le match contre la Yougoslavie la semaine passée (perdu par la France 52-63): «Si on avait des intérieurs du même niveau que nos extérieurs, on serait une des meilleures équipes du monde. Dessous, on n'est pas terrible, terrible. Mais on compense par d'autres qualités.» Depuis le début de l'Euro, les basketteurs français proposent effectivement un jeu en mouvement. Un système basé sur la force de pénétration des ailiers, une forte rugosité défensive et le talentueux Tariq Abdul-Wahad.
Musculation quotidienne. Mais ce jeu spectaculaire requiert une présence agressive dans la raquette. Au basket, le numéro 5 (le pivot) doit en premier lieu servir de point d'appuis à ses partenaires. Son rôle? Récupérer des balles sur les rebonds, imposer sa présence physique et, le cas échéant, marquer. Classiquement, on dit qu'un pivot est «grand» au-dessus de 2,10 m. La tendance actuelle conduit également à des joueurs de plus en plus physiques. «La musculation