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Libération

Rugby. La Nouvelle-Zélande atomise la France 54 à 7. Lumineux, les Noirs broient des Bleus avec âme.

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publié le 28 juin 1999 à 23h05

Wellington, envoyé spécial.

Encaisser une cinquantaine de points, cela pourrait être cruel. On dirait que le XV de France a été nul, on lui maintiendrait la tête sous l'eau et on noierait la portée. Mais les Français n'ont pas été nuls, ni ridicules. Ils se sont battus jusqu'au bout, et les All Blacks leur ont quand même passé sept essais et quelques pénalités pour faire le compte. Tout cela n'est donc pas cruel. C'est l'expression de la vérité, qui n'est ni méchante ni douce, qui excède toujours les qualificatifs. La vérité dit qu'entre le rugby des Néo-Zélandais et celui des Français il y a 47 points d'écart.

Les Français dans l'esprit. Du reste, les Tricolores ont bien joué, ou, du moins, ils n'ont pas failli, n'ont rien fait à l'envers, se sont bien répartis en attaque et en défense sur toute la largeur du terrain. Les avants ne se sont pas laissé attirer par la balle pour aller plonger tous ensemble dans les regroupements. Pourtant, quand on est perdu, c'est ce qu'on fait pour se rassurer. Parce que c'est ce qu'on fait dans le championnat de France, parce qu'on l'a toujours fait. Non, ils n'y sont allés pas plus que nécessaire pour extraire la balle, pas plus nombreux que les All Blacks. Ils ont essayé de respecter une ambition, celle de pratiquer le même type de jeu que leurs adversaires. La seule manière de leur tenir tête, la seule forme de tactique qui puisse réussir au sommet.

La différence, c'est que les All Blacks sont plus forts, poste par poste, ou à peu près, et