Los Angeles, envoyée spéciale.
«Je crois que John Smith est le meilleur entraîneur du monde. Et il le prouve: il n'arrête pas de produire des champions!» Des gradins du stade d'Ucla (l'université de Los Angeles), où il s'entraîne chaque jour, Maurice Greene peut en témoigner: après avoir sué trois ans et demi dans ce qu'il appelle le «camp du Sergent», le sprinter à la foulée aérienne et au débit de rapper est devenu le 16 juin recordman du monde du 100 m. Un rêve de gosse qu'il attribue aux prouesses de John Smith, droit comme un piquet quelques rangées plus haut, houspillant via son mégaphone ses champions rassemblés sur la piste.
Rires et beignets. «Combien? Combien?» crie Ato Boldon, champion du monde du 200 m, à l'adresse de Smith, qui vient de chronométrer sa course. «1 heure et quart de l'après-midi», hurle l'entraîneur. Il fait un soleil à frire un oeuf sur la piste, et le champion trinidadien n'insiste pas, son temps méritant sans doute d'être oublié. Il choisit d'en rigoler bruyamment avec son pote Greene et les douze autres coureurs présents. En l'absence de Jon Drummond, dit «le Clown», Boldon et Greene amusent les cinq filles du groupe, dont Marie-Jo Pérec, souriante mais presque effacée. Greene taquine le masseur au physique de Benny Hill qui soulage les jambes des coureurs d'une main et plonge l'autre dans une boîte de beignets. «On aime bien se marrer à l'entraînement, explique Boldon. Les sprinters d'autrefois étaient réservés et tranquilles. Avec nous, ce te